samedi 23 août 2008

Linn County - Proud Flesh Soothseer (1968, Mercury SR-61181)



Évidemment cet album est un monument sinon je n'en parlerais pas (modestie...). Pour être plus objectif, je pense que cet album est une fois de plus une pierre angulaire essentielle entre les décennies 60 et 70 : il faut vous le procurer, par n'importe quel moyen !

Le groupe se forme dans l'Iowa en 1967 sous le nom de Linn County Blues Band, puisqu'ils sont originaires du Conté de Linn, et qu'ils sont un groupe de blues...imparable... Ils émigrent vers San Francisco l'année suivante et deviennent Linn County; ils signent pour Mercury et sortent dans la foulée leur premier album qui demeure à mon goût le meilleur (je n'ai découvert le troisième que récemment, dommage). Le line-up se compose de Stephen Miller (orgue, chant), Larry Easter (saxo, flûte), Dino Long (basse), Fred Walk (guitare, sitar) et Ray 'Snake' Mc Andrew (batterie).



Cet album vaut surtout le détour par sa diversité et son originalité dans l'interprétation; c'est un mélange subtil de soul/blues et de rock psychédélique, bourré d'orgues vibrants, de flûtes badines et de guitares accrocheuses. La reprise audacieuse du Think de James Brown qui ouvre l'album est une synthèse intéressante de ce que sait faire ce groupe. Le titre suivant flirte plus volontiers vers une forme d'avant-garde à la sauce jazz, sans perdre de son enrobage psychédélique, un peu comme si Jean Luc Ponty jouait avec le Grateful Dead ! La fin de la première face reste très orientée avant-garde avec une flûte et un saxo omniprésents, surnageant hors d'une composition d'honnête facture, toujours entre soul, blues et rock psychédélique.

Le morceau de bravoure de la seconde face s'intitule Protect and serve/Bad Things, il dure plus de 14 minutes. Toujours très proche de la soul avec ses cuivres, il nous propose un interlude free-jazz baroque/rococo dans un style proche des Mothers of Invention; le morceau vire blues à la façon du Paul Butterfield Blues Band, sans négliger les parties de saxo à la façon du Chicago blues de la fin des 60's. L'enchainement avec Fast days, un titre finalement assez dansant toujours bourré de groove, démontre encore l'étendue des capacités techniques et de l'aura artistique de ce groupe à redécouvrir; le finish rappelle une fois de plus le gang de Zappa...



Le pressage qui orne mes étagères est un Mercury US qui frôle le VG+ niveau pochette (léger ring et un accroc sur la tranche) alors que l'intérieur du gatefold est NM, bien brillant. Le disque est heureusement quant à lui NM (un vrai, pas une rayure visible, par un souffle !) et c'est un vrai régal sur la platine !!
Pour continuer mes esquisses de cotation, je lui donnerais bien une valeur de 40€ en très bon état; disons que mon exemplaire en vaut bien 30, surtout pour la galette qui est superbe ! Et le 'cover art' - comme disent les cousins amerloques - est juste sublime !