vendredi 24 août 2007

The Stooges - Fun House (1970, Elektra EKS 74071)



Je ne vous ferais pas l'affront de chroniquer ce disque incontournable des Stooges ; une pierre angulaire de l'histoire du rock, un "must have" incomparable. Si l'on peut débattre de l'intérêt de la courte discographie des Stooges, ou de l'impact de leur musique et de leurs shows, personne ne peut nier que cet album est sacré pour tous les fans de bon rock, qu'on aime ou pas la personnalité d'Iggy et l'histoire du groupe.



Fun House est à la fois la sauvagerie et le raffinement ; Fun House est ce que ne sera jamais un album du MC5 ou de Lou Reed, une astéroïde furibonde qui aggresse les oreilles et l'esprit dans une forme de nihilisme magmatique, tantot avec des guitares fuzzy aux wah-wah miaulants, tantôt avec des saxos fous dégoulinants, le tout enrobant la voix envoutante de l'iguane ; écoutez (ou plutôt réécoutez) Le lanscinant 'Dirt', l'ultraviolent '1970' et le délire bruitiste 'L.A. Blues' si vous n'êtes pas encore convaincu de la portée avant-gardiste et indémodables des Stooges.



Le pressage que je vous présente est l'original français de 1970 avec son label bronze (le "tan label" de Elektra) sous la référence EKS 74071. Le disque a quelques rayures qui ne gènent pas l'écoute et la pochette est en bon état général ; devenu collector, ce pressage (avant le "butterfly label" arrivé en 1971) est une pièce que j'estime a environ 100 euro. je l'ai vu en achat immédiat sur ebay à 185 euro... faut pas pousser !

PS : j'avoue que ce billet sert surtout à publier quelques photos et infos vite fait, parce que le temps me manque en ce moment pour approfondir et vous présenter quelques disques plus rares... bientôt peut être.

mardi 14 août 2007

The Electric Prunes - Underground (1967, Reprise RS 6262)



Voici un de mes albums favoris de garage/psyché ; c'est un classique incontournable, de même que leur premier LP "I Had Too Much To Dream (Last Night)" sorti un an auparavant. Une rumeur prétendait que le groupe était originaire de Seattle (comme The Sonics notamment) mais ils sont en fait issus de la scène californienne : le groupe se forme en 1965 dans la San Fernando Valley sous le nom de The Sanctions, puis devient Jim and The Lords, et enfin The Electric Prunes (nom qui n'était au début qu'une blague) mi-1966.



Le groupe acquiert de leur producteur une liberté artistique pour écrire Underground qu'ils ne possédaient pas pour "I Had Too Much..." ; mais deux des membres originaux décident de quitter le navire avant la sortie de l'album. Weasel Spagnola (guitare, remplacé par Mike Gannon) sera crédité sur le disque, mais Preston Ritter (batterie, remplacé par Quint) ne le sera pas...

L'ensemble de l'album est assez sombre, les rythmes parfois lents alourdissent l'effet "dark" du psychédelisme après flower-power ; des morceaux comme "Children Of Rain" ou "Antique Doll" à la poésie obscure l'illustrent bien. "It's Not Fair" ressemble à un morceau des Byrds, tendance slide-guitar, un peu country psyché. "I" fait penser au Velvet Underground, mais globalement la face B est plus speed, avec des titres comme "Dr Do-Good" ou "Long Days Flight" dans un style plus garage-punk.



Voici donc le pressage original US stéréo de 1967, sorti avec le sublime "steamboat" label tricolore de Reprise ; le disque comme la pochette sont en excellent état et je lui donne une petite cote de 40 euro car il assez facile à dénicher sur le net...

jeudi 9 août 2007

Lew Lewis Reformer - Save The Wail (1979, Stiff Records SEEZ 16)



Attention ce disque donne envie de danser !! si comme moi vos genoux vous font souffrir, assouplissez vous avant de l'écouter...

Quelle agréable surprise ce fut de passer pour la première fois ce LP sur ma platine. A ses débuts en 1976, Lew Lewis joue de l'harmonica chez Eddie & The Hot Rods, un groupe de pub-rock très influencé par le Chicago blues, les Who et les Kinks ; il est débarqué fin 1976 après la sortie de leurs premiers 45. Il monte alors successivement le Lew Lewis Band (n'ayant sorti que deux 45 chez United Artists) et Lew Lewis Reformer, signé chez Stiff pour un LP.



Le disque ouvre sur "Do just what you want", une reprise énergique de James Brown très rock'n'roll et qui rappelle Jerry Lee Lewis. Dans l'ensemble, l'album sonne très pub-rock, power-pop, avec par moment des accents de blues ("High Temperature" reprise de Little Walter Jacobs), de rythmn'n'blues ou de rockabilly ("Mr Bartender") toujours sur des riffs accrocheurs et des solos d'harmonica énormes !!

L'album est globalement partagé entre des compositions de Lew Lewis et des reprises, dont les amateurs apprécieront la bonne facture (le "Hometown Blues" de Tom Petty est de toute beauté !) ; pour l'anecdote, Lew Lewis a braqué un bureau de poste avec un revolver factice en 1987 et a ramassé 7 ans de prison. Il a été vu en 2003 au 'Lee Brilleaux Memorial' pour célébrer les 10 ans de la disparition du leader de Dr Feelgood.



Le LP que je présente est (encore une fois) l'édition française, référence Stiff 940 819, distribué par Barclay. La pochette et le disque sont comme neufs, à croire qu'il n'a jamais été joué et la pochette dépoussiérée quotidiennement : en état NM, je lui attribue une petite cote de 20 euro. Je recommande par ailleurs ce disque à tous les amateurs de bon pub-rock, notamment pour la qualité des reprises et le jeu d'harmonica de Lew Lewis.

vendredi 3 août 2007

Tommy James & The Shondells - Cellophane Symphony (1969, Roulette SR-42030)



Dans la série "l'album Bubblegum-rock qui n'en est pas un", voici la pièce incontournable (avec 'Hanky Panky' peut être) de l'oeuvre de Tommy James & The Shondells, qui dès la formation du groupe en 1960 jouent une pop mi sunny-mi bubblegum en reprenant des tubes des 50's et signe en 66 chez Roulette. Entre 1966 et 1969, ils signent 14 hits dans le top 40 du Billboard, et vendent même aux US plus de 45 tours que les Beatles en 1968/69. Le groupe devait se produire à Woodstock, mais leur manager qui prévoyait un fiasco dans un bled de bouseux refusa de les y envoyer... on ne peut pas dire que ce gars ai eu le nez creux. Une "légende urbaine" prétendait que 'Cellophane Symphony' était le premier enregistrement musical sur lequel on pouvait entendre un Moog, légende vite démontée par certains mélomanes ou amateurs de ce modèle de synthé.



Cet album sonne plus expérimental que les précédents du groupe (notamment sur le titre éponyme qui est la pièce maitresse de l'album et qui rappelle les premiers Pink Floyd !) ; c'est le succès de 'Crimson & Clover' sorti début 1969 qui a permis à Tommy James de s'aventurer dans une expérimentation musicale. Cette tournure artistique a choqué certains fans, alors que la plupart des titres du groupe étaient auparavant signés par des auteurs/producteurs (Dont Joey Levine et Richie Cordell précedemment cités, le dernier ayant encore largement contribué à l'écriture de 'Cellophane Symphony'). Le reste de l'album est tout de même nettement plus pop, avec parfois des ambiances cajun ou country (Papa Rolled His Own, I Know Who I Am), de soul enrobée de chorus féminins qui rappelle Marvin Gaye à la Motown (Loved One), ainsi qu'une superbe balade (Evergreen).


Voici donc le pressage français avec sa pochette en saturation de noir et de blanc sorti en 1969 chez Roulette sous la référence SLVLXR.417 et distribué par Vogue (qui "dealait" pas mal de bons albums cela dit en passant). A part un nom au dos et une légère déchirure sur la tranche, la pochette est belle et mérite une cote VG ; le disque qui présente quelques rayures d'usage sans incidence sur l'écoute mérite lui un VG+. Il cote probablement entre 50 et 70 euro en excellent état. Pour le découvrir, en téléchargement ici (password: Liverpool).